Etude de Cas : évaluation d’un programme d’ECSI à destination du milieu scolaire

Comment peut-on mieux intégrer toutes les parties prenantes dans la démarche d’évaluation? L’après-midi de la journée d’échanges le 25 juin s’était consacré à répondre de cette question dans trois études de cas différents, correspondant à un type d’action différent. Ce premier poste raconte le premier cas d’étude : un programme à destination du milieu scolaire.  

Les participants ont travaillé ensemble afin de définir, le plus possible, les étapes de l’évaluation : les objectifs de l’évaluation, les critères et indicateurs et les parties prenantes. À chaque fois, les participants relèvent les difficultés potentielles et les remarques plus globales sur l’évaluation et ECSI en soi. 

 

Étude de cas : Un cours d’exploration en ECSI dans des classes de seconde 

L’action consiste à mettre en place, dans un lycée de Chalon-sur-Saône, un enseignement d’exploration en seconde sur la thématique de l’ECSI (cf. Altermondes n°42 juin 2015, p72-73, « Chalon- sur Saône, La solidarité au programme »). Les objectifs de ce programme sont : de sensibiliser les jeunes à la solidarité internationale, de leur donner envie de s’engager et d’ouvrir l’établissement vers l’extérieur. Il y a aussi un objectif de faire levier auprès de l’éducation nationale afin d’encourager les établissements scolaires pour élargir leur partenariat. Concrètement, le programme se traduit par un cours d’exploration animé par un enseignant qui a pris contact avec le Réseau Régional Multi Acteur (RRMA) et par la possibilité pour les élèves de faire un stage de huit heures dans le milieu associatif. 

Les participants envisagent le commanditaire de cette évaluation comme le Rectorat. Ce dernier déclare deux objectifs de l’évaluation de ce programme:  

  1. Comprendre si le programme de l’ECSI a produit du changement 
  2. Si oui, quel changement a-t-il produit? 
  3. Auprès de qui ce changement a-t-il eu lieu?  
  4. Permettre d’apprécier de quelle manière ce programme peut être répliqué, en tirer des enseignements utiles d’autres académies qui souhaiteraient s’inspirer du programme 

 

Critères 

Indicateurs 

L’impact sur les jeunes et sur l’établissement : des changements ce programme produit sur eux 

  • L’acquisition des compétences 
  • L’articulation entre scolaire et extrascolaire 

Apprécier la manière dont il favorise l’interdisciplinarité 

  • L’intérêt des ateliers pour les autres disciplines 

Les enseignements tirés sur le changement d’échelle 

  • L’analyse du profil socioculturel des jeunes qui choisissent cette option 
  • Les raisons pour lesquelles ils choisissent cette option 

La manière dont on fait rayonner l’expérience 

  • La posture de l’association: s’implique-t-elle dans le projet parce qu’elle veut accompagner les jeunes ou parce qu’elle cherche de bénévoles? 

 

Pendant les échanges, les participants notent surtout la fragilité du processus: cette expérience repose essentiellement sur l’implication d’un enseignant. En plus, les parties prenantes ont des attentes très diverses. Le débat s’est focalisé sur l’ouverture du COPIL : est-il pertinent d’y impliquer les enseignants, les représentants des élèves, des parents d’élèves, ceux des syndicats d’enseignants (qui peuvent faire blocage au projet), etc.? Cependant par ailleurs, un COPIL aussi large ne serait pas opérationnel ni gérable pour l’évaluateur. Comme solution, les participants proposent d’intégrer dans le processus au moins trois temps très ouverts: 

  • avant la constitution du comité de pilotage : organiser une consultation la plus large possible auprès de l’ensemble des participants et leur demander leurs attentes par rapport à l’évaluation. L’idée est aussi de leur permettre d’exprimer explicitement leurs points de blocages 
  • Au moment de la récolte des données  
  • Lors de la restitution intermédiaire de l’évaluation qui serait une restitution sans PowerPoint par le porteur de l’action 

En prenant ces temps plus ouverts, le groupe restreint finalement le COPIL au recteur, le chef d’établissement, et le représentant du RRMA. L’aspect technique de la production des TDR reviendrait au Recteur. 

Le groupe souligne l’importance de la restitution de l’évaluation, sa socialisation et sa divulgation afin de réussir de changer d’échelle en ECSI. Il relève aussi la difficulté de l’exercice entre approche « rêvée » et « réaliste », la tension entre opérationnalité et volonté d’ouverture des échanges. Il se pose la question fameuse entre la redevabilité et l’apprentissage : faut-il ou pas dissocier les deux? L’approche de la redevabilité existe déjà dans les rapports d’activités, autant il vaut mieux dédier l’évaluation à l’approche « apprentissage ».  

 

On constate que la question d’équilibrer la redevabilité et l’apprentissage ou d’en favoriser un est souvent posée. Croyez-vous aussi que les évaluations devraient se consacrer plus à l’apprentissage et moins à la redevabilité? Percevez-vous autres critères ou indicateurs que les participants n’ont pas inclus? Commentez dans la rubrique ci-dessous avec vos réponses et vos réflexions sur l’évaluation et l’ECSI dans le champ éducatif!  

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